Une communauté engagée dans l'enseignement de la foi chrétienne en Alsace et à Madagascar
Travailler à propager le Règne du CHRIST, en vue du salut des hommes, telle est le but de la congrégation.
Pour cela, elle privilégie, parmi d’autres moyens, l’enseignement de la Doctrine Chrétienne, spécialement à travers l’instruction et l’éducation de la jeunesse, avec le souci des jeunes les plus défavorisés.
Dans ce même but, elle reste disponible à toutes les initiatives favorisant l’animation de la vie chrétienne.
À PROPOS DE NOUS
La Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne fondée en Alsace en 1845 par le Père Eugène Mertian avait comme objectif principal l’enseignement et l’éducation des garçons en Alsace. Les frères ont commencé à l’orphelinat du Willerhof puis à la Providence à Hilsenheim, établissements créés par M. Mertian, un riche industriel qui avait perdu ses deux enfants dans un accident et qui a voulu faire une œuvre pour la jeunesse. Par la suite, les Frères ont fondé le Collège de Matzenheim en 1862 et l’École des Frères à Mulhouse en 1865. Parallèlement les Frères enseignaient aussi dans quelques écoles publiques comme le régime du Concordat le permettait à cette époque. En 1948 les Frères ont quitté la dernière école publique à Brumath.
La Congrégation est fondée à Madagascar en 1957 par trois missionnaires: Frère Romain, Frère Théodore et Frère Irenée.
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100ème anniversaire de la Fondation de la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne de Matzenheim à Ettenheimmünster en 1920
La Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne fondée en Alsace en 1845 par le Père Eugène Mertian avait comme objectif principal l’enseignement et l’éducation des garçons en Alsace. Les frères ont commencé à l’orphelinat du Willerhof puis à la Providence à Hilsenheim, établissements créés par Mr Mertian, un riche industriel qui avait perdu ses deux enfants dans un accident et qui a voulu faire une œuvre pour la jeunesse. Par la suite les frères ont fondé le Collège de Matzenheim en 1862 et l’Ecole des Frères à Mulhouse en 1865. Parallèlement les Frères enseignaient aussi dans quelques écoles publiques comme le régime du Concordat le permettait à cette époque. En 1948 les frères ont quitté la dernière école publique à Brumath.
Les vicissitudes et les circonstances politiques en Alsace, province frontière, revendiquée par les Allemands et les Français ont marqué profondément son histoire. D’abord en 1870 quand l’Alsace est devenue allemande, un certain nombre de frères sont partis en France notamment dans le Nord de la France pour enseigner en français dans des écoles diocésaines. Lorsque le gouvernement français par les lois Combes a interdit aux religieux l’enseignement en 1903 les frères n’avaient plus l’autorisation d’enseigner et sont retournés en Alsace pour des tâches subalternes.
Après la première guerre mondiale, l’Alsace étant redevenue française, un certain nombre de frères qui avaient vécu depuis 50 ans sous le régime allemand ont envisagé de s’installer en Allemagne et continuer l’enseignement dans leur langue maternelle. La Congrégation a approuvé ce choix et on a choisi un endroit assez proche de l’Alsace, pour ouvrir leur école en Bade. C’est en 1920 que l’installation des frères se fit à Ettenheimmünster avec l’aide du Curé. Ce fut fait dans l’ancienne maison des hôtes du Monastère. Les premiers frères étaient alsaciens. Les débuts furent lents, puis la famille des religieux se développa assez vite avec un Noviciat et de jeunes frères allemands. Il y a eu 22 frères qui ont persévéré jusqu’à leur mort.
La Heimschule Sankt Landolin prit de l’ampleur avec l’internat et les classes du Progymnasium. Les liens avec les Frères d’Alsace étaient nombreux et ils soutenaient la nouvelle fondation qui leur tenait beaucoup à cœur. Ils ont soutenu le Lehrbruderverein qui est le soutien juridique de l’œuvre des frères en Allemagne jusqu’à aujourd’hui.
Les années de la dictature nazie qui survint dès 1933 furent très néfastes pour cette petite communauté. Pendant toute la guerre l’école était fermée et les frères pour la plupart étaient au front dans la Wehrmacht.
Les liens avec les frères en Alsace furent cependant bien maintenus. Et ils se sont de nouveau développés après la guerre et le rétablissement de la Heimschule en 1946 avec l’autorisation du gouverneur militaire français qui administrait la région. L’école a lentement repris mais le nombre de nouveaux frères fut très faible.
Lorsque je suis arrivé au Collège Saint-Joseph de Matzenheim le 1er octobre 1956 pour me destiner à être frère, j’ai fait connaissance de la branche allemande de notre Congrégation. J’étais plusieurs fois à Ettenheimmünster pour des séjours de vacances dans les années 1956-60. J’ai vu la construction de la salle de sport. Nous avons fait des randonnées dans la Forêt Noire et avons renforcé notre connaissance de la langue allemande.
Pour nous c’était une occasion unique de retrouver une compréhension avec nos voisins allemands, Les mauvais souvenirs des années de guerre ont pu être effacés et nous trouvions des jeunes et des adultes qui étaient comme nous et nos parents, et non des ennemis.
Par la suite comme frère, à partir de 1964, j’ai fait la connaissance personnelle de plusieurs frères, de Bruder Richard, Bruder Ambros, Bruder Lorentz, de Bruder Landolin qui a passé plusieurs années à Matzenheim, et de Bruder Herman et Bruder Leo qui eux étaient plusieurs années à Zelsheim où il y avait la maison de retraite des frères d’Alsace depuis 1945. J’ai aussi bien connu Bruder Ludger, le dernier des frères allemands décédé en 2010.
Lorsque les frères ont fermé leur établissement à Ettenheimmünster en 1967, il était évident que l’établissement construit à Ettenheim par le diocèse, qui a repris le même nom, était la continuité de notre Heimschule. Pour nous c’est la suite de notre œuvre en terre allemande. Le nouveau directeur d’Ettenheim M Gast était l’ancien directeur de la Heimschule d’Ettenheimmünster. Bruder Lorentz entre autres, a enseigné dans le nouvel établissement et lorsqu’il a pris sa retraite il est venu donner des cours au Collège de Matzenheim.
En tant que directeur du Collège Saint Joseph de Matzenheim de 1987 à 2003, j’ai favorisé des échanges entre les élèves de notre Collège et ceux de la Heimschule Sankt Landolin d’Ettenheim, par des rencontres à Rhinau où l’on venait chacun de son côté en vélo, des séjours d'échanges entre élèves français et allemands en Forêt Noire. Nous avons aussi fait pendant plus de 20 ans des échanges de professeurs une demi-journée par semaine.
Actuellement les conditions administratives sont plus difficiles pour ce genre d’échanges mais je crois fermement qu’il faut les continuer d’une manière ou d’une autre, pas seulement pour rappeler le passé, mais pour construire un avenir commun entre Français et Allemands qui sont la base de la construction européenne.